Hommage de Gérard Mayot

Publié le par serge truba

L'exposition du Groupement Artistique de Piennes 2010 qui s'est déroulée du 8 au 11 octobre a mis cette année à l'honneur Serge TRUBA.

C'est l'artiste graveur, sculpteur et peintre Gérard Mayot qui a prononcé l'hommage de l'écrivain et poète Serge TRUBA lors du vernissage de l'exposition, le vendredi 8 octobre 2010.

Voici le discours :

 

 

"Comme tous les ans lors de notre exposition, la tradition veut que nous mettions à l’honneur un membre

de notre équipe. Cette fois, c’est notre ami Serge TRUBA que nous « mettons sur la plus haute

marche du podium » (au propre comme au figuré). Il aurait été un peu cavalier de te faire prononcer ton

propre panégyrique, mon cher Serge ; aussi, ce qui suit sera un simple témoignage de notre estime et de

notre amitié. Il y avait tellement de choses à dire que j’ai été obligé de noter ce que nous voulons

t’exprimer.

Au milieu des peintres et des sculpteurs, me direz-vous, que fait un poète au GAP ? Eh bien, il sculpte

avec ses mains et son stylo, il peint avec la langue… la langue française, bien sûr, pas la sienne ! Serge,

peintre ? Oui : la toile, c’est sa page blanche, qui se remplit peu à peu de calligraphie, d’images ;

le dessin, c’est son éventail des mots, qui naissent de son cerveau fécond ; les pinceaux, ce sont stylo,

crayon, l’ordinateur maintenant (bien moins poétique, au demeurant !) ; les couleurs, il nous les montre

dans le choix de son vocabulaire, d’une richesse étonnante et toujours renouvelée.

Serge, sculpteur ? Oui : sa connaissance des formes de la poésie est confondante. Sonnets, stances,

odes, épopée, rimes suivies, croisées, embrassées, alexandrins, octosyllabes, décasyllabes, césure,

hémistiches, acrostiches, j’en passe et des meilleurs, tous, il les a pratiqués, ciselé, avec tendresse,

avec amour, avec bonheur, pour notre plus grand plaisir.

Ce qui est fascinant chez Serge, c’est son éclectisme dans les sujets de ses travaux. Mais ne croyez pas

que dans ses œuvres il n’y ait que moelleux, douceur pour caresser notre esprit. Il y a aussi bruit, tumulte,

fureur et révolte dont les marteaux rougis frappent sur l’enclume de nos cerveaux (comme il pourrait dire).

Qu’on en juge : ici, il n’y aura que quelques exemples parmi les centaines de dadas qu’il est capable

d’enfourcher :

- La nature, bien sûr, les objets soi-disant inanimés (la chanson du blé murLe morceau de

bois,  en hommage à Pierre Saria et René Mazette)

- Les hommes (Les croquants, nos ancêtresAu rythme des molettes)

- La nostalgie d’époques révolues (Mines de poèmesLes choses de chez nousLes

orphelins, véritable cri de révolte contre la fermeture des mines – Derrière toi, l’ami, la vie au

fond de la mine)

- L’humanisme (Les peuples oubliésJardins d’enfants)

- Le patriotisme (Pays de FranceMa petite maison, où il chante sa « belle Lorraine »)

- L’histoire (Dhuoda, princesse carolingienne bafouée)

- L’Amour, l’Amitié (Ce qui compte vraimentMaman, magnifique poème en forme

d’acrostiche)

- Le conte aussi (Les deux écureuils)

Nous n’en finirions pas de citer les œuvres de Serge. Que dis-je ? les chefs-d’œuvre, qu’il nous offre

comme ça, le plus naturellement du monde, en toute simplicité.

À chaque exposant, Serge offre régulièrement un poème, affiché à son stand, qui est en rapport avec

ses œuvres, tableaux, sculptures, ouvrages de dames. Tous ici présents les gardent précieusement

comme témoins talentueux d’amitié et de reconnaissance pour les œuvres exposées.

De nombreux prix viennent récompenser régulièrement les travaux de Serge, notamment

un Prix Paul Verlaine, en 1996. Il participe tout aussi assidûment au Printemps des Poètes,

avec des collégiens, donne des conférences sur la poésie, écrit conjointement avec Sylvain Dessi

des livres (tout le monde connaît « Rumeurs d’usines » et « Complainte en sol mineur »).

Double sens dans ce dernier titre, alliant musique, poésie, vie passée. Car il faut vous dire que

Serge n’est pas seulement un adepte de l’écriture, malgré son physique d’intellectuel.

Regardez son œil malicieux : Serge, c’est aussi le facétieux, l’amuseur, tout en finesse.

Vous saurez qu’il adore les jeux de mots, les à-peu-près rigolos, les calembours et les bonnes

histoires, parfois osées, mais jamais vulgaires, dont il nous régale à chaque rencontre amicale

ou au cours des séances d’atelier qu’il fréquente depuis longtemps (1992/93 ?) et aussi

assidûment qu’il lui est possible.

Serge, c’est aussi le passionné de photographie, toujours à l’affût des couleurs flamboyantes

d’un coucher de soleil, des ombres sur un visage, des lumières d’une attitude originale.

Serge, c’est aussi une encyclopédie : demandez-lui des renseignements sur un sujet quelconque,

passé ou présent, vous en aurez pour votre argent !

Serge, c’est l’Ami, le confident, toujours à votre écoute, prêtant une oreille attentive aux

problèmes des autres, jamais avare de bons conseils ou de simples mots d’encouragement,

de critiques éclairées et positives, toujours bienvenus.

Serge, enfin, c’est l’homme avec qui il fait bon bavarder, échanger, prendre, et donner aussi.

Ce n’est pas sa petite femme, fidèle accompagnatrice et soutien moral de son poète de mari,

qui nous contredira. Une pensée pour elle, ici.

Peut-être cette prose a-t-elle été un peu longue, veuillez m’en excuser, mais il était impossible

de passer sous silence tous ces aspects (et j’en ai sûrement oublié !) de la personnalité de Serge.

Terminons par une citation de Jean-Christophe GRANGE (rien à voir avec le skieur !) :

« L’homme est fait pour rêver, c’est-à-dire pour combattre et non pour subir. C’est la loi de

l’évolution. Et surtout, l’homme est fait pour la poésie. Or, l’utopie est poétique. Et la poésie

aura toujours raison contre le réalisme ».

Serge, je te le dis solennellement, et je suis sûr que tous ici seront d’accord, surtout, ne change pas,

reste ainsi ; et merci à toi d’être aussi simplement ce que tu es : un artiste."

 

Gérard MAYOT

 

Expo 039 8 octobre 2010 Gérard

photo du discours de Gérard MAYOT

 

Publié dans biographie

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